Hey there, readers. Have a look at this post if you want some background information about the poem translation project.
Poet: Sarto Gendron
Translators (in alphabetical order): Jessica A., Agnès André, Christian Bergeron, Andrée-Anne Corbeil, Louis Courteau, Valérie Florentin, Nan Kleins, Ariane Mailloux, Riteba McCallum, Nap Queen, Elizabeth Reeve, Shonda Secord
Attendons
Les heures molles
Meurent selon
La tendance folle
Des sols qui fondent
Sous nos pieds patients
Ces instants se figent
Dans le ciment
Des abandons
La mouvance fragile
Des idées neuves
Étreint les vils
Qui jamais ne peuvent
Oublions
Les marées lentes
Envahissent les îles
De nos démences
Vaines et inutiles
Retenons
Chaque instants flous
Où nous ne savons pas
Si le temps libre
Nous sert de leçon
Ou de façon de vivre
- Sarto Gendron
***
Wait for
Time warps
Die with
The senseless shift
Of ground
That melts
Under our patient feet
Those moments
Set in stone
Neglect
The fragile instability
Of new ideas
Embrace the vilest
Of them all
Forget
The slow tides that
Invade the islands
Of our vain and
Useless madness
Remember
Every hazy moment
When we don’t know
If free time
Teaches us a lesson
Or a way of life
***
Attends
Les failles temporelles
Meurs avec
L’insane glissement
Du sol
Qui fond
Sous nos pieds patients
Ces moments
Gravés dans le roc
Néglige
La fragile instabilité
Des nouvelles idées
Adopte les plus viles
De toutes
Oublie
Les lentes marées qui
Envahissent les îles
De notre vaine et
Inutile folie
Rappelle-toi
Chaque moment trouble
Où nous ignorons
Si le temps libre
Nous enseigne une leçon
Ou un mode de vie
***
Wait
For time’s fault lines
Die with
The insane landslide
That makes ups
Those moments
Under our patient feet
Engraved in rock
Neglect
The fragile instability
Of new ideas
Adopt the most vile
Of all
Forget
The slow tides that
Encroach on the islands
Of our vain and
Useless folly
Remember
Each troubled moment
When we didn’t know
Whether free time
Taught us a lesson
Or a lifestyle
***
Attends
le temps se faille
la mort t’emporte avec
le glissement fou qui bâtit ces moments
sous nos pas la patience
est gravée dans le roc
Néglige
l’instabilité fragile des idées neuves
et adopte la plus ignoble
d’entre elles
Oublie
les marées lentes qui
grugent les îles
de notre vaine et inutile
folie
Rappelle-toi chacun
des moments troubles
quand nous ne savions pas
si le fait d’être libres
nous enseignait quelque chose
ou nous ouvrait
une autre vie
***
Wait
time slits itself open
death sweeps you up in
the mad slide that builds these moments
beneath our footsteps patience
is carved in stone
Overlook
the fragile instability of new ideas
and adopt the most vile one
among them
Forget
the slow-moving tides that
gnaw away at the islands
of our vain and useless
folly
Remember each
murky moment
when we were unable to tell
whether being free
was teaching us something
or opening up
another life to us
Attends
Le temps s’ouvre les veines
La mort t’emporte dans son tourbillon
Une folle envolée te condamne à ce destin
Sous nos pieds,
La patience est taillée dans la roche
Délaisse
Les idées nouvelles et leur fragilité inhérente
Et adopte plutôt
Les plus malséantes d’entre elles
Oublie
La marée lente
Qui ronge incessamment l’îlot
De notre folie vaine et inutile
Souviens-toi
De chaque instant trouble
Où nous n’avons su dire
Si la liberté nous enseignait quoi que ce soit
Ou nous ouvrait plutôt les portes d’une autre vie
***
Wait
Time is bleeding out
You’re spiralling
Death is pulling you in
A desperate leap has condemned you to this fate
Beneath our feet, patience is carved in stone
Let go
Of intrinsically fragile new ideas
And let in
The unseemliest of them
Forget
The slow, ever-hungry tide
That eats away at the islet
Of our futile folly
Remember
Each troubled moment
Spent wondering
Whether freedom ever taught us anything
Or just opened the doors to another life
***
Attendre
Les heures saignent
Aspiré en spirale
La mort t’y tires
Un sursaut de désespoir t’a condamné à ce destin
Sous nos pieds, la pierre sculpte la patience
Laisser faire
Les nouvelles idées fragilisées à cœur
Et faire entrer
Celles plus improbables
Oublier
La lente marée, faim sans fin
Qui grignote l’ilot
De notre futile folie
Se souvenir
De chaque instant de vertige
Passé à se demander
Si la liberté nous a vraiment appris un jour quelque chose ou
Si elle n’a qu’ouvert les portes d’une autre vie
***
Wait
The hours bleed
Sucked up in a spiral
You are pulled into it by death
A jolt of despair condemned you to this fate
Underfoot, the rock carves out patience
Let go
Of the fragile new ideas of the heart
And let in
The far-fetched
Forget
The slow tide, the endless hunger
That eats away at the island
Of our futile folly
Remember
Every dizzying moment
Spent wondering
If freedom ever really taught us anything or
If it merely opened the doors to another life
***
Attends
Les heures saignent
Aspirées dans une spirale
Puis la mort t’agrippe
Le désespoir t’a condamnée à ce destin
Sous tes pieds, le roc fracasse ta patience
Libère-toi
Des nouvelles idées fragiles de ton cœur
Et laisse entrer
Le bizarre
Oublie
La marée lente, la faim sans fin
Qui érode lentement l’île
De notre folie futile
Rappelle-toi
Ces moments étourdissants
Passés à te demander
Si la liberté t’avait déjà appris quelque chose
Ou si elle n’était que portail vers une autre vie
***
Wait
As time drifts away
And death’s grip tightens
Desperation has led you to this destiny
Underfoot, the stones crush your patience
Free yourself
Of your heart’s delicate new ideas
And make room for the unusual
Forget
The slow tide, the endless hunger
That eat at the island
Created by our futile folly
Remember
Those dizzying moments
Spent asking yourself
Whether freedom had taught you anything at all
Or had it only been a portal to another life
***
Attends
Alors que le temps se dérobe
Et que la mort resserre son étreinte
Le désespoir t’a conduite à cette fatalité
Sous tes pas, les pierres broient ta patience
Libère-toi
Des délicates émergences de ton cœur
Et accueille l’inattendu
Oublie
La lente marée, l’insatiable faim
L’encas sur l’île
Né de notre vaine imprudence
Souviens-toi
De ces instants de vertige
À te demander
Si la liberté t’avait apprise quoi que ce soit
Ou n’avait été que le portail vers une autre existence