Thursday, July 1, 2021

poem #6 – (extract of) Montreal – In Passing

Hey there, readers. Have a look at this post if you want some background information about the poem translation project.


-------------------------

Poet: Susi Lovell

Translators (in alphabetical order): Christian Bergeron, Eva Dawson, Maryse Duquette, Benjamin Hedley, Nan Kleins, Martine Lemoine, Randy MacDonald, Mary O'Connor, Eve Renaud, Annie Sapucaia, David Thépaut, Céline Vergne


extract of

Montreal – In Passing

I’m late. Out the door, through the gate, left,

left again. Past the Musée, the bronze

cow, the Henry Moore, the Burgher

of Calais still going forth to meet

his fate. Past erstwhile church,

the Erskine and American, now

gallery. Free! One hundred years

of history des Sulpiciens. I’ll go

next week. Maybe.

If I have time.

Flurries are forecast, but when

has the weatherman ever been right?

Lights change. The bus picks up

a lady in a silver baseball

cap and two schoolgirls with bright

pink knees. Above, a V of geese heading

south, too late. Squealing brakes, Tabernak,

Câlice, what the fuck

you doin’? In Holt Renfrew

a nifty pair of ankle

boots, red, high

heels, with buckles,

        - Susi Lovell


***

Montréal, en passant

Je suis en retard. Passer la porte, puis le portail, à gauche,

encore à gauche. Après le Musée, la Vache

en bronze, le Henry Moore, le Bourgeois

de Calais toujours résolu à faire face

à son destin. Passer l’ancienne église,

l’Erskine and American, désormais

une galerie. Entrée gratuite! 100 ans d’histoire des Sulpiciens. Je m’y rendrai la semaine prochaine. Peut-être.

Si j’ai le temps.

Des prévisions d’averses de neige, mais depuis quand

la météo a-t-elle raison?

Les lumières changent. Le bus prend

une dame affublée d’une casquette de baseball

couleur argent et deux écolières aux genoux

d’un rose brillant. Au-dessus de nos têtes, un vol en V d’oies se dirigeant vers le

sud, trop tard. Crissement de freins, Tabarnak,

Câlice, qu’est-ce que tu

fous? Chez Holt Renfrew

une chouette paire de

bottines, rouges, talons

hauts, avec des boucles,


***

Glimpses of Montreal

I’m running late.

I pass the door, then the gate,

take a left, and left again.

I pass the museum, and its bronze cow,

its Henry Moore, its Burgher of Calais,

always so steadfast in the face of destiny.

I leave behind the old Erskine And American Church

that’s now a gallery. Free admission! A hundred years of Sulpician history.

I’ll drop in next week. Maybe.

If I have the time.

The forecast promises snow showers, but

since when have they gotten it right?

The traffic lights change. The bus

stops for a woman decked out in a silver baseball hat

and two schoolgirls with bright pink knees.

High above us, a flock of geese in a V formation

head southwards. Too late.

Squealing of brakes. Christ!

What the fuck are you playing at?

A cute pair of boots in Holt Renfrew.

Red, high heels, buckles.


***

Fragments de Montréal

Je suis en retard. 

Je sors dehors, je sors de la cour, 

Je tourne à gauche, puis à gauche encore, 

Je passe devant le Musée et sa vache en bronze, 

son Henry Moore, son Bourgeois de Calais, 

Toujours aussi inébranlables devant le destin.

Je laisse derrière la vieille église Erskine and American

maintenant transformée en galerie. 

Entrée gratuite ! Une centaine d’années d’histoire des Sulpiciens. 

J’irai la semaine prochaine. Peut-être. 

Si j’ai le temps.

On prévoit de la neige, mais 

depuis quand ils ont raison ?

Le feu change. L’autobus s’arrête 

pour faire monter une femme à la casquette argentée 

et deux écolières aux genoux rose vif. 

Loin au-dessus de nous, une bande d’oies volent en V

vers le Sud. Trop tard.

Crissement de freins. Crisse !

Qu’est-ce que tu câlisses ? 

Une mignonne paire de bottes chez Holt Renfrew.

Rouges, talons hauts, boucles.


***

Chunks of Montreal

I’m late.

I’m outside, I’m out of the yard.

I make a left, then another left.

I’m past the Museum with its bronze cow

its Henry Moore, its Burgher of Calais,

unmoved as ever by his lot.

The old Erskine and American is behind me 

now converted into a gallery.

Free to get in! One hundred years in the history of the Sulpicians.

I’ll go next week. Maybe.

If I have time.


They’re calling for snow, but

when do they ever get it right?

Light changes, the bus stops

and lets on a woman in a silver cap

and two schoolgirls with bright pink knees.

Far overhead a flock of geese fly south in V-formation. Too late.

A shriek of brakes. Jesus!

What the fuck are you…?

Darling pair of boots in Holt’s window.

Red, with a heel, buckles.


***

Fragments de Montréal

En retard.

Je suis dehors, je sors de la cour.

Je tourne à gauche, encore à gauche.

Je passe devant le musée, sa vache en bronze

son Henry Moore, son Bourgeois de Calais

impassible comme toujours, malgré tout.

La vieille Erskine and American, je la laisse derrière moi

on en a fait une galerie.

Entrée gratuite ! Cent ans d’histoire des Sulpiciens.

J’irai la semaine prochaine, peut-être.

Si j’ai le temps.


Ils prévoient de la neige, mais

ils se trompent tout le temps.

La lumière change, l’autobus arrête

et laisse monter une femme en casquette argentée,

deux écolières aux genoux roses.

Loin dans le ciel, des bernaches s’enfuient vers le sud. Trop tard.

Des freins qui crient. Tabarn…

C’est quoi ton problème ?

Des bottes d’amour dans la vitrine chez Holt.

Rouges, à talon, avec des boucles.


***

A Montreal Medley

Late again.

I’m outdoors, leaving the yard.

Turning left, then left again.

I walk by the front of the museum with its bronze cow, 

Henry Moore and the Burgher of Calais who, 

despite his situation, is as impassive as always.

I walk past the old Erskine and American church,

which they turned into a gallery.

Free admission! One hundred years of Sulpician history.

Maybe I’ll go next week.

If I have time.


They’re forecasting snow, 

but are often wrong.

The streetlight changes, the bus stops 

and a woman wearing a silver cap gets on,

then two schoolchildren with pink knees.

In the distance, geese are flying south. Too late.

Brakes screech. Holy shit…

What’s your problem?

Sexy red boots with high heels and buckles 

in the store window at Holt’s.


***

A Montreal Medley

Encore en retard.

Je suis dehors, je sors de la cour. 

Je tourne à gauche et encore à gauche. 

Je longe le musée des beaux-arts, la sculpture de vache en bronze, 

Celle d’Henry Moore et le Bourgeois de Calais, 

Éternellement impassible malgré le sort qui l’attend.

Je longe la vieille église Erskine and American,

Celle qui a été convertie en salle d’exposition.

Entrée gratuite! Un siècle d’histoire des Sulpiciens.

J’irai peut-être la semaine prochaine. 

Si j’ai le temps.


Il va neiger, paraît-il, 

Mais ils se trompent souvent. 

Le feu passe au rouge, le bus s’arrête, 

Une femme à casquette argentée monte,

Puis deux écoliers aux genoux rouges.

Dans le lointain les oies vont vers le sud. Trop tard.

Crissement de freins. Tabarnak…

C’est quoi ton problème ?

Des bottes rouges à talons aiguilles et boucles, super sexy

Dans la vitrine de Holt.


***

A Montreal Medley

Late again.

I’m outside, leaving my yard. 

I turn left and left again. 

I walk by the fine arts museum, the sculpture of the bronze cow, 

Henry Moore’s and the Bourgeois de Calais, 

Eternally impassive despite the fate that awaits it.

I walk by the old Erskine and American United Church, 

The one that was converted into an exhibition hall. 

Free entry! A century of the history of the priests of Saint-Sulpice.

I’ll go next week, maybe. 

If I have the time. 


It’s going to snow, looks like, 

But they’re often wrong. 

The light turns red, the bus stops, 

A woman with a silvery hat gets on, 

School kids with red knees too. 

In the distance geese fly south. Too late.

Screeching tires. Tabarnak…

What’s your damage? 

Red stiletto boots with buckles, super sexy

In the window of Holt. 


***

Montréal composite

Tard, une fois de plus.

Hors de ma cour,

Virage à gauche, virage à gauche.

Musée des beaux-arts, une vache en bronze,

Une œuvre de Moore et les Bourgeois de Calais

Pour toujours impassibles devant leur destinée.

Je marche. La vieille église Erskine et American

Devenue salle d’exposition.

Entrée libre, pour cent ans avec les Sulpiciens. 

La semaine prochaine peut-être?

Si j’ai le temps.


Il va neiger, dirait-on,

Mais on se trompe souvent.

Feu rouge. L’autobus accueille

Une femme au bibi gris-blanc, 

Des écoliers aux genoux rouges eux aussi.

Au loin, volée d’oies plein sud. Trop tard!

Crissement de pneus. Crissement pas chanceux!

Êtes-vous bien magané?

Talons aiguilles rouges à boucle, super sexy

Dans la vitrine de Holt.


***

Montréal composite

It’s late again.

Outside my yard, 

A left turn, and then another.

The Fine Arts museum, a bronze cow,

Sculptures by Moore and Rodin,

Forever indifferent to where they are.

I walk.  The old Erskine and American church, now an exhibition hall.

Free entry to a century with the Sulpicians.

Next week maybe? If I have time.


They say it’s going to snow, but they’re often wrong.

Light turns red.  The bus opens its doors for a woman with a grey and white 

fascinator, and schoolkids with scraped knees.

In the distance, geese fly south.  Too late for that!

Tires screeching, never a good sign.

Are you tired yet?

Red buckle stilettos, looking sexy in the display at Holt Renfrew. 


***

Montréal hybride

Il se fait encore une fois tard.

Je sors de ma cour, 

Puis je tourne à gauche une fois, deux fois.

Me voilà au Musée des Beaux-Arts,

Avec sa vache de bronze,

Ses sculptures de Moore et de Rodin,

Indifférentes, depuis toujours,

Au lieu où elles se trouvent.

Je marche.

Devant moi la vieille Église Erskine and American,

Devenue salle d’exposition.

L’entrée est gratuite pour un événement retraçant

Un siècle d’histoire avec les Sulpiciens.

Peut-être la semaine prochaine? Si j’ai le temps.


Ils disent qu’il va neiger, mais ils se trompent souvent.

Le feu passe au rouge.  Les portes de l’autobus s’ouvrent pour laisser entrer

Une femme portant une capine gris et blanc et des écoliers aux genoux éraflés.

Au loin, des oies s’envolent vers le sud.  Trop tard!

Des pneus crissent sur le pavé; ce n’est jamais de bon augure.

En as-tu assez?

Dans la vitrine de Holt Renfrew, des taillons aiguilles rouges à boucle attirent le regard.


***

Montreal, jumbled

It’s late again.

I leave my yard, turn left, turn left again.

I find myself at the Museum of Fine Arts,

With its bronze cow,

Its Moore and Rodin sculptures.

They have no idea where they are and they don’t really care.

I keep moving.

Now I’m in front of the Erskine and American Church,

Which has become a gallery.

There’s a free event. One hundred years with the Sulpicians.

Should I check it out? Next week? Maybe, if I have time.


They say it might snow, but they say all sorts of things.

The light turns red. The bus driver opens the door 

For a grey and white bonneted woman and a horde of kids with scraped knees.

In the distance geese escape, southbound. 

It’s so late!

Tires squeal on the pavement. Never a good sign.

Had enough yet?

Bow-festooned red stilettos In the Holt Renfrew window catch my eye.

Monday, June 28, 2021

beautiful treeeee

 


POEM #5

Hey there, readers. Have a look at this post if you want some background information about the poem translation project.


-------------------------

Poet: Christian Bergeron

Translators (in alphabetical order): Anne Marie Babkine, Ann Marie Boulanger, Louis Courteau, Eva Dawson, Marie-Claire Dugas, Miriam Gartenberg, Benjamin Hedley, Susan Lemprière, Caroline Mongeau, Vicky Poitras, David Thépaut, David Warriner


Je me suis endormi dans le cœur d’un piano
couché sous le clavier
les yeux vides et froids
abrié d’un remords irréel
je me suis condamné à la vie sans musique

mon corps vibre sans mots désormais
parcouru par des ondes cousues au silence
martre mise au terrier le temps d’une saison
jour d’enfance confié à un écrin rouillé

mais ma prison s’agite
elle me pousse à m’enfuir
pour qu’enfin tu me voies comme je suis
avec au creux du corps encore un dernier cri
qui résonne 
dans le noir Fazioli
demi-soupir déroulé sur ma peau parchemine
qui t’appelle près de moi

repose-toi, ne crains rien

je suis trop occupé à franchir cet instant

        - Christian Bergeron

***

I fell asleep inside the heart of a piano
stretched out under the keyboard
eyes cold and empty
shrouded in an unreal sense of regret
I condemned myself to a life devoid of music 

my body now vibrates wordlessly
rocked by waves stitched together in silence
a sable burrowed underground for the season 
childhood days locked away in a rusty box

but my prison is churning
pushing me to escape
so you can finally see me as I am
with a final cry remaining deep within
that resonates 
in the Fazioli blackness
a half-sigh unfolded on my parchment skin
that calls you to me 

rest, do not fear
I am too caught up in getting through this moment

***

je me suis endormi au cœur d’un piano
affalé sous le clavier
le froid et le vide aux yeux
voilé d’un irréel regret
je me suis condamné à vivre sans musique 

à présent mon corps vibre, muet
bercé par des vagues cousues de silence
vison terré au chaud pour la saison 
enfance enfermée dans une boîte rouillée

mais ma prison s’agite
et me pousse vers sa porte
tu me verras enfin comme je suis
et un dernier sanglot enseveli 
résonnera
dans la pénombre du Fazioli 
un demi-soupir déplié sur ma peau de parchemin
qui t’appelle à moi 

tu n’as rien à craindre
j’en suis encore à me dépêtrer de ce moment

***

i drifted to sleep in a piano’s embrace
slumped beneath the keys
with cold, empty eyes
veiled in unreal regret
resigning myself to a life without music

now my body mutely resonates
rocked by waves sewn with silence
hunkered down warm for the season
childhood locked in a rusty box

but my prison protests
and shows me the door
at last you will see me as i am
as one last buried cry
resounds
in Fazioli’s shadow
a note resting on my parchment skin
calling you to me

you have nothing to fear
this moment is yet to release me   

***

je me suis endormie dans l’étreinte d’un piano
affalée sous les touches
les yeux froids et vides
voilée d’irréels regrets
résignée à vivre sans musique 

maintenant mon corps résonne muettement
secoué par des vagues cousues de silence
tapi au chaud pour la saison
l’enfance enfermée dans une boîte rouillée

mais ma prison proteste
et me montre la porte
enfin tu me verras telle que je suis
un dernier cri enfoui
qui résonne
dans l’ombre de Fazioli
une note arrêtée sur ma peau parchemin
t’appelant à moi

tu n’as rien à craindre
ce moment ne m’a pas encore libérée

***

In a piano’s embrace I fell asleep
Reclining to its touch
My eyes cold and empty
Veiled by imaginary regrets

My body rings out quietly now
Shaken by waves sewn by silence
Crouching in the heat for the season
My childhood locked in a rusty box

But my prison protests
And shows me the door
You’ll see me for who I am finally
A final buried scream
That echoes
In Fazioli’s shadow
A note held on my parchment-paper skin
Calling you to me

You have nothing to fear
This moment still has not liberated me

***

Sur mon piano je me suis assoupie
Bercée par son étreinte
Le regard morne et vide
Voilé de regrets imaginaires

Mon corps tinte doucement
Agité de vagues tissées de silence
Ramassé dans la touffeur déconcertante
Mon enfance enfermée dans une boîte rouillée

Mais ma prison se rebelle
Et me montre la voie
Enfin je serai celle que je suis
Comme un dernier cri étouffé
Qui résonne
Dans l’ombre de Steinway
Une note tenue sur ma peau parcheminée
T’appelle

Pourtant tu n’as rien à craindre
Cet intermède n’aura pas suffi à me libérer

***

Nodding off at the piano,
Rocked by its embrace.
Bleak and empty outlook
Veiled with regretful trace.

Body chiming softly,
Engulfed in silent waves.
Disconcerting suffocation,
A childhood rust-encased.

My prison rebels,
Showing me the way;
I'll finally be myself.
Smothered cry
Resounding
In the shadow of the Steinway.

My skin is the parchment that holds the note
Calling you to me.

Fear not this interlude;
It will not set me free.

***

Somnolant au piano,
Bercé par son étreinte.
Sombres et vides perspectives,
Voilées de traces de regret.

Corps tressaillant doucement,
Noyé dans les vagues silencieuses.
Suffocation déconcertante,
Une enfance prise dans un carcan de rouille.

Ma prison se rebelle,
Me montrant la voie à suivre;
Je vais enfin être moi-même.
Cri étouffé
Résonnant,
Dans l’ombre du Steinway.

Ma peau est le parchemin qui emprisonne la note
T’appelant à moi.

N’aie crainte de cet intermède;
Il ne me libèrera pas.

***

Drowsy at the piano,
Rocked in its embrace.
Dark and empty views,
Shrouded with traces of regret. 

Body trembling gently,
Drowned in silent waves.
Dis-concerting suffocation,
A childhood encased in rust. 

My prison rebels,
Showing me the path;
Finally I will be myself.
Stifled cry
Resounding
In the shadow of the Steinway.

My skin is the parchment imprisoning the notes
Calling you to me.

Do not be afraid of this interlude;
It will never release me.

***

Assoupi au piano,
Bercé par son étreinte.
Dans un paysage noir et vide,
Cerné par le remords. 

Un corps qui tressaille,
Noyé dans une houle mutique.
Suffocation dé-concertante,
Telle une enfance emprisonnée dans la rouille. 

Me montrant la voie,
Ma prison se révolte;
Finalement, je serai moi-même.
Cri étouffé
Qui résonne
Dans l’ombre du Steinway.

Ma peau incarne ce parchemin recelant ces notes
Qui t’appellent à moi.

N’aie crainte de cette intermède;
Il n’a rien à dire de moi.

***

Crumpled at the piano,
Quieted by its embrace.
Adrift in a blank and murky landscape,
Overcome with remorse. 

Quaking all over,
Drowning in a voiceless swell.
Suffocating in distress,
As if stuck in a childhood that has rusted solid. 

My prison revolts and shows me the path;
I can be my true self at last.
A stifled cry
Resonates
In the shadow of the Steinway.

My skin is the parchment bearing these notes
That beckon you to my side.

Do not fear this interlude;
It has nothing to do with me.

***

Éffondrée sur le piano,
Calmée par son étreinte.
À la dérive dans un paysage vide et opaque,
Prise de remords.
 
Tremblant de partout,
Je me noie dans la houle silencieuse.
Suffoquant de détresse,
Comme coincée dans une enfance rongée de rouille.
 
Ma prison se révolte et me montre le chemin;
Enfin je peux être moi-même.
Un cri étouffé
Résonne
Dans l’ombre du Steinway.
 
Ma peau est le parchemin qui porte ces notes
Qui te font signe de venir vers moi.
 
Ne crains pas cet interlude;

Je n’y suis pour rien.